Après le marché à Tarabuco, nous partons pour Potosi.
Finalement, en demandant notre chemin, nous finissons par arriver à l'hôtel.
Le lendemain matin...
Du coup, en attendant qu'un serrurier vienne, nous visitons les belles rues de Potosi et admirons les bâtiments et églises coloniaux.
L'après-midi nous visitons le couvent Santa Teresa, de l'ordre des soeurs carmélites.
Et le soir...
Le lendemain, le programme de la journée comprend les 2 sites les plus importants de la ville : les mines et la Casa de la Moneda.
Mais d'abord, pour bien comprendre Potosi, il faut se rendre compte que la montagne qui la surplombe est la plus importante (par ses richesses minières) de toute l'Amérique du Sud !
Elle était déjà connue par les Incas...
Et les locaux appelèrent cette montagne Photojsi, ce qui signifie explosion...
Puis les espagnols arrivent et entendent parler de ce "Cerro Rico", ou "montagne riche", qu'un indien finit par leur montrer. Ils vont exploiter son argent à fond jusqu'à l'indépendance, soit pendant presque 3 siècles, faisant la richesse de l'Espagne et de ses voisins européens !
Selon l'explorateur Alexandre Von Humbolt, la production ateignit environ 40 000 tonnes d'argent entre 1545 et 1802. L'Espagne avait tellement d'argent que ça a dopé les exportations des pays européens, comme la France, l'Angleterre, la Suisse... qui se sont développés énormément, tandis que la balance commerciale de l'Espagne s'effondrait et que finalement le pays prenait du retard sur ses voisins.
Au début du 17ème siècle, Potosi était la ville la plus riche et la plus peuplée d'Amérique, avec 160 000 habitants, soit plus que Paris à la même époque !
A l'indépendance de la Bolivie, en 1825, les filons d'argent étaient pratiquement asséchés. On a donc exploité l'étain jusqu'en 1980 (chute des cours de l'étain). Aujourd'hui, on en exploite le plomb et le zinc.
Pour bien comprendre l'importance de cette montagne, nous avons visité les mines, toujours en activité, et la maison de la monnaie.
Le matin, nous partons pour les mines, avec un guide. Nous commençons par aller faire un tour sur le marché des mineurs.
Puis, nous mettons nos tenues de mineurs...
Puis l'après-midi, nous visitons la Casa de la Moneda, où étaient frappées les pièces d'argent de la colonie, et où on peut observer, entre-autres, le tableau de la Vierge de la Montagne, qui illustre bien la christianisation des indiens. Ceux-ci adoptèrent plus ou moins le catholisisme, tout en gardant leurs anciennes croyances... d'où un certain mélange.
Les tableaux ont été faits par les élèves indiens de l'école de peinture de Potosi qui le plus souvent devaient copier les oeuvres européennes. La plupart ne sont pas signés pour plusieurs raisons : on ne signait pas les copies, les indiens ne savaient pas écrire, et de toute façon, n'étant pas baptisés, ils n'avaient pas le droit de signer les oeuvres religieuses.
Au départ, les pièces étaient faites de 97 % d'argent et de 3 % de cuivre, ce qui les rendaient friables. Les gens en coupaient donc des morceaux, ce qui passait inaperçu puisque les techniques de l'époque (tout manuel) ne permettaient pas de faire des pièces bien circulaires. Pour contrer cela, l'alliage est passé à 92% argent et 8% cuivre, plus solide et avec des techniques permettant de faire des pièces bien régulières.
Un fait interessant, le symbole sur les pièces espagnoles était le suivant:
Un blason avec 2 tours (représentant les 2 continents) et des drapeaux en forme de S.
Beaucoup de pays ont utilisé la monnaie espagnole et ce symbole a été repris par un autre pays...
Puis les systèmes se modernisent encore avec des énormes presses mécaniques à engrenages actionnés par des chevaux, puis à vapeur, puis électrique.
Bien sûr, les espagnols ne faisaient que vérifier le travail fait par les esclaves indiens, puis les esclaves noirs. Mais ces derniers, non habitués à l'altitude et à la température mourraient trop vite...c'est embétant ! Du coup, ce sont les prisonniers espagnols qui travaillaient.
Aujourd'hui, les pièces sont faites au Chili et au Canada qui ont la matière première et les billets en France!
Bref, on retiendra que Potosi a permis de financer les palais espagnols et d'enrichir les pays marchands européens, jetant les bases du capitalisme. Il y avait tellement d'argent dans le Cerro Rico que tout était fait en argent, y compris les pots de chambre!
1 commentaire:
Bon finalement, vous n'avez pas trouvé d'or ? :P
Intéressant tout ça :)
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